III. L’Ombre des étoiles

 

De retour dans le jardin d’humanité, après un court voyage vertical vers le bas, il inspire les longueurs d’ondes ; reste l’inconnu à son entendement. Il croise quelques lumières blanches, celles que certains nomment les « sages ». Il tente de les connaître, les uns après les autres, seul celui qui peut l’initier le reçoit en son centre. Sa trace de lumière se glisse dans le grand espace blanc, les deux, imbriqués, tournoient autour d’une certaine ligne verticale, axe de rotation. Les informations qu’il acquiert par ce nouvel apprentissage sont d’une grande importance pour la suite de son voyage. Du néophyte, il suit le chemin de l’initié, de celui qui devra choisir en confiance. Près du grand prisme, il se laisse poser, les lumières sont attirées par plus lumineuses qu’elles, il les laisse consolider leur rayonnement à son contact.

Il s’installe au plus près de l’espace où s’achève le système solaire, la limite de l’univers, l’endroit que le trou noir n’a pas encore happé, englouti ou immortalisé. Il regarde cette bouche béante, ce cyclope atone. Les lunes se succèdent, et il reste là, devant ce spectacle noir, sans lumière, sans perspective. Lumière hypnotisée par l’hypnotique néant. Il n’a plus peur, le rythme du cyclope lui est devenu familier, comme le rythme du prisme en d’autres temps. Il vit avec, conjointement. Des lumières le visitent, lui solitaire méditatif, il les embrasse dans la danse rituelle, puis elles repartent vers le prisme, mais il ne sait pas ce que son énergie apporte à leur différence.

Le système solaire vibre, s’émeut, régi par des lois diverses il n’a perdu aucune de ses qualités, aucun de ses principes. L’attraction hypnotique du cyclope atone a entamé la lumière, un rayon noir venant de Saturne l’engloutit, il regarde les planètes s’éloigner une à une, dans le rayon il s’éteint un peu plus… Il est saturnien maintenant. Saturne termine sa révolution, il regarde vers la planète la plus proche, elle lui semble plus joyeuse, il se laisse donc entraîner par « l’effet Jupiter ». Saisissant le mouvement attractif, il se rend sur Mars. Chaque révolution terminée implique pour lui un nouveau départ, de planètes en planètes, il retrouve le prisme. Son lien s’est créé, instantanément, au contact de la lumière spectrale.

Dans le jardin d’humanité, il cherche la porte du jardin des Regrets et des Remords. Entré dans ce jardin, il constate qu’il n’y a plus de regrets, les pertes se sont succédé depuis sa mort physique, les remords restent bien présents, ce jardin est-il l’enfer ?

Des pièces se sont créées, derrière chaque porte un remords est exprimé, réveillé du passé.
Le jardin devient labyrinthe, sans sortie hasardeuse, chaque porte sera ouverte.
Chaque porte de remords est ouverte consciencieusement par la lumière contrainte, rien ne lui est épargné, chaque acte ayant un rapport avec le « mal agir » devient réminiscence.

Au terme de ce périple, les remords ont disparu, l’expression du mal laisse le jardin plein de regrets : ceux d’avoir perdu le bien.
La lumière, plus petite que jamais, parcours son jardin personnel. Errance de lumière diaphane.

Peu à peu, les regrets s’estompent, les contours du jardin personnel s’évanouissent.