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Ossements recouverts de textes calligraphiés
Ossements recouverts de textes calligraphiés.
République de Chine populaire : Province du Sichuan, sur les hauts plateaux du Tibet, dans les environs de Hongyuan.

En effet, ce livre est très peu sorti depuis l’ouverture de la bibliothèque. Des propositions puis une évaluation nous sont proposées. Deux bacs où sont installés, en file indienne les ouvrages. Le marque-page bleu celui sur lequel sont rédigés les propos ci-dessus s’échappe de chacun d’entre eux ; ce ménage de printemps m’apparaît bien étrange.

En manipulant les livres, je découvre des titres familiers, des classiques.
Je m’inquiète de l’avenir de ces compagnons oubliés.
Sentiment d’un début d’été : j’étais chiffonnée.
Puis vint le temps du déménagement.
Je libérais l’espace : celui d’une bibliothèque.
Ces livres ont de place nulle part.
Ils étaient miens et m’accompagnaient, pour certains depuis l’adolescence.
Des souvenirs, des connaissances, des apprentissages…
Pragmatisme et sentimentalité font détachement comme
1 × 1 = 1.
Je les ai pris, un à un, considérant tout le bien partagé, les efforts pour certain qu’ils ont pu représenter puis chargés dans mon automobile je les ai confiés aux bénévoles d’une association.
Chez moi, je retrouve mon autre bibliothèque : « il y en a tout autant ici. »
Mes livres de littérature allemande, pfitt, terminé.
Tout de même, par intermittence, le manque me donnait mauvaise conscience, l’addiction aux biens de notre monde existe-t-elle ?
Le premier septembre, j’ai rendu à la bibliothèque les œuvres oubliées, sans un mot sur le bleu signet.
Le clin d’œil exposé, L’homme sans qualité, tome 1.
Le mien n’est plus, mais il reste celui mis à la disposition du public et son accès est possible, un jour de nostalgie.