L’origine

 

L’origine est le mouvement,
celui de la danse,
rythme saccadé, évolution perpétuelle.
Il lui fallait traduire le mouvement, exprimer la conscience du geste,
il lui fallait la mémoire : il a utilisé l’empreinte.
L’action, le mouvement ont été décomposés jusqu’à une forme épurée.
C’est la recherche du geste neutre,
qui ne tient compte que de la nécessité et du hasard.
La recherche apparaît puérile.
Son matériau : le sable.
Le jeu de l’enfant qui découvre les formes,
l’impact de son geste sur le monde extérieur,
sa capacité à être créateur, dans la simplicité.
Le sable comme effet créateur d’un jeu de lumière.
Les formes sont fossiles, elles sont la mémoire de la nécessité mécanique du corps.
La reconnaissance du geste se fait aussi dans notre appréhension de ce travail,
il nous faut toucher la matière, recommencer le geste.
Notre compréhension est tactile et intuitive.

In situ

Dans le désert du Nevada s’imposent les contraintes naturelles : l’empreinte épouse le relief.
Les successions de mouvements s’inscrivent dans une durée plus vaste.
La gestuelle devient chorégraphie.
Il travaille en collaboration avec la nature.
Le processus de dessin intègre la phase de destruction, il prend en considération le devenir (action du vent, le processus d’érosion).

Le temps et son empreinte : la photographie

Le sable est une réduction du monde où l’Autre devient un facteur de cataclysme,
il entre en interaction avec les lois physiques de la nature et cette empreinte devient un mode de construction.
Le sable est le réceptacle de la trace du mouvement de l’autre et, la photographie,
l’empreinte
dans le temps (chronologique et climatique)
d’une œuvre éphémère qui est évolution,
transformation.

Automne - Hiver 1997

 

Cloche, dessin du peintre François-Xavier de Boissoudy
Cloche, dessin du peintre François-Xavier de Boissoudy.