O O H

les esprits s’agitent,
les cœurs se compriment,
il doit se passer quelque chose

passe le temps

il marche
cet homme
il sait que son chemin est long
que les rencontres sont là,
il s’arrête
parfois,
un repas, une parole,
mais il marche,
imperturbablement, il marche
sa seul volonté : avancé
qui lui dit ? « Je pense à toi. »

Qui lui dira ?
« Mais tu ne peux pas partir ? »
« Tu es déjà un souvenir. »

Il marche
parmi les ombres du passé,
dansantes, envoûtantes.
Silence.
Il ne veut plus entendre
le chant des sirènes
son bateau n’ira pas mourir sur les rochers
il ne peut plus fuir,

il marche,
la vigne pousse,
le soleil brille
la lumière l’aveugle
il fait chaud
il est fatigué
il lui faut se reposer
il reste las sur le bords de la route
il attend

il attend

un ange passe
il lui faut continuer
il croit qu’il arrivera bientôt
Il lui faut croire encore
un homme, avec une charrette,

au village voisin,
il se repose,
le temps passe
l’orage gronde
il est bien au coin du feu